Priorité à la diversité linguistique

L’espace dit « francophone » est marqué par la présence d’un très grand nombre de langues et le français se trouve pratiquement toujours en situation de coexistence avec d’autres idiomes nationaux et même, très souvent, en position minoritaire, soit par le nombre de ses locuteurs, soit par l’usage qui en est fait quotidiennement. 

De ce fait, la Francophonie a, dès l’origine, reconnu et souhaité valoriser cette diversité comme une richesse développant de nombreux programmes favorables aux langues nationales désignées comme « partenaires » du français et à leur expression culturelle. Ainsi, par exemple, du soutien aux travaux consacrés à l’élaboration de bi-grammaires dans le cadre du programme ELAN, des prix attribués aux ouvrages ou aux traductions de et vers les langues nationales, des financements accordés aux industries et créations éditoriales, musicales et audiovisuelles par les différents fonds  et appels à projets gérés par l’OIF/

Cette diversité linguistique francophone s’applique à la langue française elle-même, qui connaît ainsi des mutations, des variations, voire des hybridations selon les territoires dans lesquels elle est présente (voir « Le français comme on le parle »). Outre les particularités qui caractérisent les langues françaises pratiquées dans les pays où elle est la langue première, comme en Fédération Wallonie-Bruxelles, en France, au Québec ou en Suisse romande, le français se modifie et évolue au grès des usages et au contact des autres langues de ses locuteurs, comme au Maghreb, au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et dans l’Océan indien, dans la Caraïbe et le Pacifique… On parle par exemple du nouchi (Côte d’Ivoire), du franbanais (Liban), du camfranglais (Cameroun), du Toli bangando (Gabon)…

La prise en compte des variétés du français et la valorisation des langues en contact avec le français constituent un enjeu majeur pour la Francophonie qui soutient des projets comme le VOCABULAIRE FRANCOPHONE DES AFFAIRES ou le Dictionnaire des francophones, en cours d’élaboration à l’initiative de la France.

Enfin, par-delà son espace, la Francophonie perçoit la présence et la vitalité des autres langues de communication internationale comme un facteur favorable et nécessaire à la diversité linguistique. Dans cet esprit, elle entretient un dialogue nourri avec les lusophones et les hispanophones grâce aux rencontres annuelles des « Trois espaces linguistiques » (TEL) constitués de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), de l’Organisation des États ibéro-américains (OEI) et du Secrétariat général ibéro-américain (SEGIB). L’origine commune des langues ainsi représentées, auxquelles on peut ajouter le catalan, l’italien, le roumain, en fait également des acteurs potentiellement associés dans la promotion du multilinguisme, tout particulièrement dans les organisations internationales, par exemple par le biais de l’intercompréhension, approche plurilingue qui encourage l’échange au-delà des frontières linguistiques et qui intéresse tout particulièrement l’Organisation internationale de la Francophonie dans une logique de promotion de la diversité culturelle et de l’exploration des relations entre le français et les autres langues.

source : https://observatoire.francophonie.org/diversite-linguistique/